Mars 2020
Pour plus de détails, se reporter à la publication du 1er trimestre 2020 qui a été diffusée le 23 avril 2020.
TAUX | TAUX PAR GROUPES | DURÉE | ACTIVITÉ MARCHÉ | COÛT RELATIF | SOLVABILITÉ
INDICATEURS | MARS 2020 | FEVRIER 2020 | TENDANCE |
Taux | 1,14 % | 1,13 % | |
Durée |
229 mois |
229 mois 19,1 ans |
|
Marché du neuf Dont accession seule |
1,15 % |
1,15% |
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Marché de l’ancien Dont accession seule |
1,17 % 1,19 % |
1,16 % 1,17 % |
|
Activité marché des crédits |
Montant de Production |
|
|
En année glissante | Montant de Production + 2,3 % Nombre de prêts - 1,8 % |
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Analyse taux des crédits immobiliers pour particuliers
TAUX
Les taux des prêts du secteur concurrentiel (hors assurance et coût des sûretés) remontent légèrement, à 1.14% en moyenne en mars 2020.
Depuis octobre 2019, le taux moyen d'ensemble est donc quasiment stable, en dépit de la tendance au lent relèvement des taux observé dans les barèmes des banques.
Vous pouvez afficher les valeurs en survolant le graphique et zoomer sur une partie en cliquant sur la courbe, sur le début de période souhaitée, et en déplaçant le pointeur jusqu'à la fin de la période, tout en maintenant le bouton de la souris enfoncé
En mars 2020, à 1,14%, il se maintient sous l’inflation pour le 23ème mois consécutif. Une telle configuration de taux inédite au cours des 75 dernières années a largement facilité l’accès des ménages aux crédits immobiliers jusqu’au déclenchement de la crise sanitaire du Covid-19. Et elle avait jusqu’alors parfaitement répondu à la volonté des autorités monétaires européennes de financer/relancer l’économie réelle.
Pourtant dès décembre 2019, les taux de la plupart des prêts accordés ont augmenté de quelques points de base. En dépit d’une nouvelle diminution des seuils de l’usure qui favorise plutôt le maintien des taux bas et l’érosion des marges de rentabilité, la plupart des établissements de crédit ont anticipé les recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière et commencé à ajuster leurs offres. Le mouvement s’est poursuivi depuis.
Mais la structure de leur production s’est aussi déformée : la part des emprunteurs les moins dotés en apport personnel (principalement les emprunteurs modestes) a commencé à reculer, comme la proportion des prêts les plus longs. Ces évolutions ont ainsi neutralisé la lente remontée des taux des prêts : et le taux moyen des crédits a pu se stabiliser.
Dans ces conditions, et alors que les taux des barèmes remontent lentement, les taux des prêts du secteur concurrentiel ont repris 4 points de base depuis décembre 2019, quelque soit la durée particulière étudiée de 15, 20, ou 25 ans.
Prêts du secteur |
Taux moyens (en %) |
Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
Décembre 2012 | 3,21 | 3,13 | 3,40 | 3,70 |
Décembre 2013 | 3,10 | 3,03 | 3,33 | 3,65 |
Décembre 2014 | 2,38 | 2,21 | 2,50 | 2,83 |
Décembre 2015 | 2,20 | 2,03 | 2,31 | 2,65 |
Décembre 2016 | 1,38 | 1,18 | 1,40 | 1,65 |
Décembre 2017 | 1,51 | 1,32 | 1,52 | 1,79 |
Décembre 2018 | 1,43 | 1,21 | 1,41 | 1,63 |
Décembre 2019 | 1,12 | 0,88 | 1,05 | 1,31 |
Mars 2020 | 1,14 | 0,92 | 1,09 | 1,35 |
Mais compte tenu de la déformation de la structure des clientèles (recul de la part des emprunteurs modestes, baisse de la durée des prêts octroyés, …), dont les prêts se situent plutôt sur les fourchettes hautes de taux, le taux moyen n’a cru que de 2 points de base depuis décembre 2019.
- 2 points de base sur l'ensemble du marché pour 1.14 % en mars 2020
- 3 points de base sur le marché de l'ancien pour 1.16 % en mars 2020
- 2 points de base sur le marché du neuf pour 1.17 % en mars 2020
TAUX PAR GROUPES
Les ¾ des ménages qui empruntent sur 15 ans bénéficient toujours de prêts à un taux moyen inférieur à 1 % : en revanche, les emprunteurs du 4ème groupe supportent un taux supérieur à la moyenne.
Pour des prêts à 25 ans, tous les crédits octroyés le sont à un taux supérieur à 1 % : pour les emprunteurs du 4ème groupe, ceux qui ne présentent pas en général les meilleurs profils (niveaux des revenus et de l’apport personnel, durée des crédits octroyés, …), les taux sont maintenant de 1.62 %.
Pour les prêts à 20 ans, seuls les emprunteurs du 1er groupe trouvent encore des taux à moins de 1 %.
Mars 2020 |
Décembre 2019 | ||||||
Prêts du secteur concurrentiel |
TAUX FIXES | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans | Sur 15 ans | Sur 20 ans | Sur 25 ans |
1er groupe |
0,68 |
0,84 | 1,08 | 0,63 | 0,83 | 1,05 | |
Taux moyens | 2ème groupe | 0,86 | 1,00 | 1,30 | 0,81 | 0,98 | 1,25 |
(en %) | 3ème groupe | 0,98 | 1,14 | 1,42 | 0,95 | 1,10 | 1,37 |
4ème groupe | 1,17 | 1,38 |
1,62 |
1,14 | 1,33 | 1,57 | |
Ensemble | 0,92 | 1,09 | 1,35 | 0,88 | 1,05 | 1,31 |
Le 1er groupe rassemble les 25% d’emprunteurs dont le taux est le plus bas (valeurs des taux inférieures au 1er quartile, Q1).
Le 4ème groupe, les 25% d’emprunteurs dont le taux est le plus élevé (valeurs des taux supérieures au 3ème quartile, Q3).
Le 2ème groupe rassemble donc les 25% d’emprunteurs dont le taux est compris entre Q1 et la médiane.
Et le 3ème groupe, les 25% d’emprunteurs dont le taux est compris entre la médiane et Q3.
DURÉE
En mars, la durée moyenne des prêts s'élève à 229 mois.
La durée moyenne des prêts bancaires est restée à peu près stable durant toute l’année 2019. La diminution constatée en janvier 2020 avait été sensible, à 228 mois contre 232 mois en décembre 2019, alors que la plupart du temps les durées s’allongent à cette période de l’année : elle avait accompagné la déformation de la structure de la production (le recul de la part des clientèles les moins bien dotées en apport personnel), s’inscrivant dans la logique des adaptations de l’offre attendues lors de la mise en œuvre des recommandations du HCSF.
Les durées
(en années) |
Structure de la production |
10 et moins | + de 10 à 15 | + de 15 à 20 | + de 20 à 25 | + de 25 | Ensemble |
Accession | 2012 | 10,8 | 23,5 | 35,5 | 28,9 | 1,3 | 100,0 |
2014 | 10,6 | 24,3 | 41,4 | 22,6 | 1,1 | 100,0 | |
2016 | 8,6 | 20,8 | 40,3 | 29,4 | 1,0 | 100,0 | |
2018 | 6,6 | 16,4 | 32,9 | 42,3 | 1,7 | 100,0 | |
2019 | 5,5 | 14,3 | 31,3 | 47,1 | 1,8 | 100,0 | |
T1-2020 | 5,1 | 13,3 | 32,2 | 48,4 | 1,0 | 100,0 | |
Mars 2020 | 4,9 | 13,1 | 31,9 | 49,2 | 0,8 | 100,0 |
ACTIVITÉ DU MARCHÉ DES CRÉDITS
Depuis 2018, les banques ont allégé leurs exigences en matière d’apport personnel. La production de crédits en a tiré avantage et s’est redressée dès le printemps 2019, portée par le dynamisme de l’offre bancaire et le redressement du moral des ménages.
Après sa pause estivale habituelle, la production a rebondi en septembre et a continué à progresser rapidement en octobre.
Mais dès novembre la demande s’est essoufflée en dépit de conditions exceptionnelles. La hausse des prix des logements, puis la mise en œuvre des recommandations du HCSF, ont pesé sur le dynamisme du marché qui s’est dégradé au mois de janvier et février 2020.
Avec le déclenchement de la crise du Covid 19, le mois de mars a été très perturbé :
Activité du |
Montant de production de crédits |
Nombre de prêts bancaires accordés |
1er Trimestre 2020 |
- 8,1 % |
- 13,9 % |
Avril 2019 à Mars 2020 |
+ 2,3 % |
- 1,8 % |
Cependant, en niveau annuel glissant, l’activité mesurée augmente encore un peu;
COÛT RELATIF MOYEN
Le coût des opérations réalisées par les ménages augmente maintenant plus rapidement que par le passé (+ 5.9 % en glissement annuel, après + 2.6 % en 2019).
En réponse à la transformation des clientèles, la structure du marché se déplace vers les opérations les plus coûteuses.
Le coût relatif se maintient ainsi sur un de ses plus hauts niveaux constatés jusqu’alors : 4.5 années de revenus en mars 2020.
D’autant que les revenus des ménages qui réalisent ces opérations n’augmentent que lentement (+ 1.9 % en glissement annuel, contre + 0.5 % en 2020), bien en deçà de la hausse du coût des opérations.
En revanche, le niveau de l’apport personnel s’élève très rapidement depuis la fin de l’année dernière : + 12.4 % en glissement annuel, après - 5.4 % en 2019 en réponse aux recommandations du HCSF de décembre 2019.
Cela pèse donc sur le dynamisme du marché qui avait prévalu jusqu’à maintenant.